Prosopis juliflora

nom scientifique : 
Prosopis juliflora (Sw.) DC.
Famille : 

Distribution géographique

Originaire d’Amérique tropicale.

Description botanique

Arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 12 m, branches armées d’épines droites. Feuilles pétiolées glabres, bipennées ou tripennées, dont chaque élément porte 12 à 20 paires de folioles, sessiles, linéaires-oblongues. Fleurs vert-jaunâtres, sessiles, en épis cylindriques, denses, de 5 à 10 cm de longueur, pédonculées. Gousse comprimée, en forme de lame de faucille, coriace indéhiscente; graines plates, ovales, couleur café.

Voucher(s)

Pimentel,1174,JBSD

affections oculaires :

  feuille, jus, instillation1

Contre les affections oculaires :
Laver soigneusement 1 ou 2 feuilles avant d’en retirer les folioles. Ecraser ces folioles dans un mortier, éventuellement en ajoutant quelques gouttes d'eau bouillie, pour extraire le jus. Filtrer la préparation avec un tissu propre avant d’instiller avec un compte-gouttes (3 millilitres) toutes les 2 heures. 

Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.

Selon l’information disponible :

L’emploi contre les affections oculaires est classé REC sur la base de l’usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL, les études de validation, de toxicité et l’information scientifique publiée.

Toute application dans les yeux doit se conformer aux règles d’hygiène les plus strictes, afin d’empêcher la contamination ou une infection supplémentaire, et pour éviter le contact avec des substances irritant la conjonctive.

En cas de conjonctivite, il existe un risque d’augmenter l’irritation par l’application du jus de la feuille.

Si l’état du patient se détériore, ou si les affections oculaires durent plus de 3 jours, consulter un médecin.

Ne pas employer avec des enfants de moins de 5 ans, ni avec des femmes enceintes ou allaitantes.

Travail TRAMIL11
L’extrait aqueux et le jus de feuille instillés dans le sac conjonctival inférieur (0,1 mL) de lapins albinos Univalle, suivant la méthode décrite par Draize, n’ont pas causé de signes d’irritabilité oculaire pendant les 5 jours ayant suivi le traitement.

La DL50, obtenue à partir de l’extrait hydroalcoolique (50%) de parties aériennes, par voie intrapéritonéale à la souris, a été de 0,75 g/kg12.

La juliflorine, alcaloïde présent dans la feuille, selon le test d’Ames, (40 mg/kg) administrée à la souris, n’a pas induit de signes de mutagénicité ni de carcinogénicité10, ni de manifestations toxiques13.

On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son emploi sur des enfants, ni sur des femmes enceintes ou allaitantes.

Travail TRAMIL2
Un tamisage phytochimique préliminaire a montré la présence dans la feuille d’alcaloïdes et de chromophores lipophiles.

La feuille possède des alcaloïdes indoliques : juliflorine (ou juliprosopine), juliprosine, julifloricine et julifloridine3-4; elle contient aussi de la sérotonine et de la prosopidione (un sesquiterpène)5-6.

Analyse proximale pour 100 g de feuille séchée7: eau : 0%; protéines : 19%; lipides : 2,9%; glucides : 69,6%; fibres : 21,6%; cendres : 8,5%; calcium : 2080 mg; phosphore : 220 mg.

Travail TRAMIL8
L’extrait hydroalcoolique (95%) de feuille séchée, in vitro, contre Staphylococcus aureus, a eu une activité antimicrobienne.

La juliflorine et la julifloricine ont été actives in vitro contre des bactéries gram +, Staphylococcus aureus, S. citreus, S. epidermis, Streptococcus pyogenes et Sarcina lutea (1 µg/mL), S. pneumoniae, S. lactis, (5 µg/mL)9.

La juliflorine in vitro, contre Trichophyton rubrum, T. violaceum, T. mentagrophytes, T. tonsurans, T. megninii, T. gallinae, Microsporum canis, M. nanum, M. ferrugineum et Epidermophyton floccosum, a été active avec une CIM = 1,5 µg/mL, ainsi que contre Candida albicans (CIM = 0,05 mg/mL) et C. tropicalis10.

Pharmacopée: 

Ed.3

Références :  

1 WENIGER B, ROUZIER M, 1986
Enquête TRAMIL. Service Oecuménique d'Entraide SOE, Port au Prince, Haïti.

2 ZWAVING J, 1986
Selección fitoquímica preliminar en algunas plantas TRAMIL. Dép. de Pharmacognosie, Université de Groningen, Groningen, Pays-Bas.

3 AHMAD V, BASHA A, HAQUE W, 1978
New alkaloids from Prosopis juliflora. Z Naturforsch Ser 33:347.

4 OTT-LONGONI R, VISWANATHAN N, HESSE M, 1980
The structure of the alkaloid juliprosopine from Prosopis juliflora. Helv Chim Acta 63:2119-2129.

5 WILLAMAN J, LI H, 1970
Alkaloid-bearing plants and their contained alkaloids, 1957-1968. Lloydia 33(3A)Supp.

6 AHMAD VU, SULTANA A, 1989
A terpenoid diketone from the leaves of Prosopis juliflora. Phytochemistry 28(1):278-279.

7 DUKE JA, ATCHLEY AA, 1986
Handbook of proximate analysis tables of higher plants. Boca Raton, USA: CRC Press. p134.

8 LE GRAND A, WONDERGEM PA, 1986
Activités antimicrobiennes et études bibliographiques de la toxicologie de dix plantes médicinales de la Caraïbe. Rapport TRAMIL. Dép. de Pharmacognosie, Universités de Groningen & Leyden, Pays-Bas.

9 AHMAD A, KHAN KA, AHMAD VU, QAZI S, 1988
Antibacterial activity of an alkaloidal fraction of Prosopis juliflora. Fitoterapia 59(6):481-484.

10 KHURSHEED AK, Arshad HF, VIQARUDDIN A, Sabiha Q, ShEikh AR, Tahir SH, 1986
In vitro studies of antidermatophytic activity of juliflorine and its screening as carcinogen in Salmonella/microsome test system. Arzneimittelforschung 36(1):17-19.

11 HERRERA J, 1990
Determinación de actividades biológicas de vegetales utilizados en medicina tradicional. Informe TRAMIL. Dep. de Farmacología, Facultad de Salud, Universidad del Valle, Cali, Colombia.

12 DHAWAN BN, PATNAIK GK, RASTOGI RP, SINGH KK, TANDON JS, 1977
Screening of Indian plants for biological activity. VI. Indian J Exp Biol 15(3):208-219.

13 AQEEL A, KHURSHEED AK, VIQARUDDIN A, SABIHA Q, 1989
Antimicrobial activity of julifloricine isolated from Prosopis juliflora. Arzneimittelforschung 39(6):652-655.

Décharge

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