Sida rhombifolia

nom scientifique : 
Sida rhombifolia L.
synonyme : 
Malva rhombifolia (L.) Krause
Famille : 

Distribution géographique

Régions tropicales et subtropicales.

 

Description botanique

Plante suffrutescente dressée, à branches ascendantes, tiges pubérulentes avec pubescences en étoile de très petite dimension. Feuilles alternes, rhomboïdale-oblongues à ovée-cunéiformes ou oblancéolées, obtuses à arrondies ou subaiguës à la pointe, cunéiformes ou arrondies à la base. Pédicelles axillaires solitaires et plus ou moins dispersés le long de la tige; corolle jaune ou jaune-orangée. Fruits glabres, carpelles mutiques ou avec 1 ou 2 épines; graines de couleur café, glabres, sauf sur le hile.

Voucher(s)

Girón,259,CFEH

Arvigo,92120,JBSD

Robineau,41411,JBSD

entorse :

parties aériennes, en cataplasme, application locale4

conjonctivite :

feuille, macération, lavage oculaire1

conjonctivite :

feuille, macération, lavage tête et visage2

Contre la conjonctivite :

Laver et broyer 20-30 grammes de feuilles et les ajouter à 1 litre d’eau bouillie, laisser reposer pendant 12 heures, filtrer et faire des lavages ou bains occulaires, par application directe ou en laissant ruisseler la solution sur le front préalablement lavé, jusqu’aux yeux.

Contre douleur et brûlure en urinant (urétrite) :

Préparer une décoction avec 30 grammes de feuilles dans 4 tasses (1 litre) d’eau, bouillir 5 minutes dans un récipient couvert. Laisser refroidir, filtrer et boire 1 tasse 3 fois par jour pendant 3 à 5 jours.

Contre les entorses :

Laver et broyer les parties aériennes (3-4 tiges avec feuilles et fleurs), et appliquer en cataplasmes couvrant la zone affectée. Couvrir avec un bandage ou un linge propre et répéter 3 à 4 fois par jour.

Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.

Selon l’information disponible :

L’emploi contre la conjonctivite et l’urétrite est classé REC sur la base de l’usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL, les études de toxicité et l’information scientifique publiées.

En cas de conjonctivite il existe un risque d’augmenter l’irritation par l’application de la feuille macérée en bain ou sur la tête.

Toute application topique et en particulier sur les yeux doit se plier aux plus strictes règles d'hygiène, afin d'empêcher une contamination, une infection supplémentaire, ou le contact avec des substances irritantes pour la conjonctive.

La conjonctivite et l’urétrite représentant un risque pour la santé, consulter un médecin au préalable. L’emploi de ce remède doit être considéré comme un complément du traitement médical, sauf contre-indication.

L’emploi contre les entorses est classé REC sur la base de l’usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL et les études de toxicité.

Si l’état du patient se détériore, ou si la conjonctivite, l’urétrite ou l’entorse (inflammation et/ou douleur) dure plus de 6 jours, consulter un médecin.

Ne pas utiliser chez la femme enceinte ou allaitante ni chez les enfants en dessous de 12 ans.

 

Travail TRAMIL17

La DL50 de l’extrait aqueux (décoction) de feuille, par voie orale à la souris albinos Swiss UniValle des deux sexes, observées pendant 14 jours, a été supérieure à 25 g/kg. Par voie intrapéritonéale, la DL50 a été de 0,45 ± 0,007 g/kg, la dose étant exprimée en grammes de plante séchée.

Travail TRAMIL18

Les parties aériennes fraîches (0,5 mL d’une préparation de 1000 mg/mL de matériel végétal sur 5 cm2) par voie topique sur peau saine de 3 lapins New Zealand pendant 5 jours consécutifs, modèle d’irritation dermique, n’ont provoqué aucune altération ni irritation pendant l’étude ni les 11 jours d’observation qui ont suivi.

Travail TRAMIL19

La feuille fraîche (macération à 0,5 g/mL), (100 µL) par voie topique dans le sac conjonctival de l’œil droit de 3 lapins New Zealand, selon le modèle d’irritation oculaire, n’a pas provoqué d’altération ni d’irritation pendant la période d’observation après 24, 48 et 72 heures.

On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son emploi sur des enfants, ni avec des femmes enceintes ou allaitantes.

Les parties aériennes contiennent des alcaloïdes : choline, éphédrine, pseudo-éphédrine, β-phénétylamine et dérivés, vasicine et dérivés5 et cryptolépine6; des stérols : 22-dihydro-campestérol, cholestérol, 24-méthylén-cholestérol, β-sitostérol, spinastérol, 22-dihydro-spinastérol, stigmastérol et dérivés7.

La feuille est riche en saponines8 et en mucilages9.

Analyse proximale pour 100 g de feuille fraîche10: calories : 63; eau : 80,2%; protéines : 7,4%; lipides : 1,4%; glucides : 9,4%; fibres : 3,3%; cendres : 1,6%; calcium : 466 mg; phosphore : 58 mg; fer : 5 mg; carotène : 6050 µg; thiamine : 0,22 mg; riboflavine : 0,47 mg; niacine : 2,10 mg; acide ascorbique : 90 mg.

Travail TRAMIL11

L’extrait aqueux des parties aériennes fraîches, a été appliqué par voie topique sur les deux faces de l’oreille droite (500 mg/mL/oreille, dans un volume de 10 µL), selon le modèle d’inflammation induit par l’application d’acétate de phorbol tétradécanoïque (T.P.A.) (0,125 mg/mL) pendant 4 heures, à la souris Hsd:ICR, groupes de 6 mâles et 6 femelles. Le groupe témoin négatif a reçu de l’acétone (10 µL/oreille) tandis que le groupe témoin positif a été traité par indométacine (25 mg/mL). Aucune inhibition de l’inflammation statistiquement significative n’a été observée chez les groupes traités avec l’extrait.

L’extrait éthanolique (70%) de feuille sèche, dilué postérieurement dans l’éthanol à 10% (à concentration de 0,5 mg/mL), à dose de 20 µL in vitro, a inhibé (54%) la biosynthèse des prostaglandines catalysée par la cyclooxygénase-1. Le même extrait, appliqué par voie topique sur l’oreille de rat, modèle de l’oedème induit par phényl propionate d’éthyle, n’a pas eu d’activité anti-inflammatoire12.

La teinture de feuille séchée (10 g dans 100 mL d’éthanol) in vitro (30 µL/disque) a été inactive sur des souches de Neisseria gonorrhoeae13 et de Candida albicans14.

L’extrait méthanolique de feuille (1 g/mL) in vitro a été inactif contre Staphylococcus aureus, S. cerevisiae et Escherichia coli15.

La fraction stérol de plante entière fraîche in vitro, a montré une activité contre Escherichia coli, Staphylococcus albus, S. aureus, (0,5 mg/mL), et contre Klebsiella spp et Pseudomonas pyocyanae (1 mg/mL)16.

Pharmacopée: 

Ed.3

Références :  

1 WENIGER B, ROUZIER M, 1986
Enquête TRAMIL. Service Oecuménique d'Entraide SOE, Port au Prince, Haïti.

2 HENDERSON C, KRISHNARAYAN V, CASTILLO J, 1996
TRAMIL survey. Belize Enterprise for Sustainable Technology BEST, Belmopan, Belize.

3 GIRON L, 1988
Encuesta TRAMIL (Costa atlántica). Centro Mesoamericano de Tecnología CEMAT, Guatemala, Guatemala.

4 CHARLES C, 1988
TRAMIL survey. Movement for Cultural Awareness MCA, Roseau, Dominica.

5 PRAKASH A, VARMA RK, GHOSAL S, 1981
Chemical constituents of the Malvaceae. Part III. Alkaloidal constituents of Sida acuta, S. humilis, S. rhombifolia and S. spinosa. Planta Med 43(12):384-388.

6 GUNATILAKA AA, SOTHEESWARAN S, BALASUBRAMANIAM S, CHANDRASEKARA AI, BADRA SRIYANI HT, 1980
Studies on medicinal plants of Sri Lanka. III. Pharmacologically important alkaloids of some Sida species. Planta Med 39(1):66-72.

7 GOYAL MM, RANI KK, 1989
Neutral constituents of the aerial parts of Sida rhombifolia var. rhomboidea. Fitoterapia 60(2):163-164.

8 FRIESE FW, 1934
Plantas medicinais brasileiras. Sao Paulo, Brazil: Inst Agro do Estado. p252-494.

9 ALTSCHUL SR, 1973
Drugs and food from little-known plants: Notes in Harvard University Herbaria. Cambridge, USA: Harvard Univ. Press.

10 DUKE JA, ATCHLEY AA, 1986
Handbook of proximate analysis tables of higher plants. Boca Raton, USA: CRC Press. p149.

11 PAZOS L, COTO T, CAIZA F, 2010
Antiinflamatorio tópico, en ratones, del extracto acuoso de las partes aéreas frescas de Sida rhombifolia. Informe TRAMIL, Laboratorio de Ensayos Biológicos LEBi, Universidad de Costa Rica, San Pedro, Costa Rica.

12 DUNSTAN CA, NOREEN Y, SERRANO G, COX PA, PERERA P, BOHLIN L, 1997
Evaluation of some Samoan and Peruvian medicinal plants by prostaglandin biosynthesis and rat ear oedema assays. J Ethnopharmacol 57(1):35-56.

13 CACERES A, MENENDEZ H, MENDEZ E, COHOBON E, SAMAYAO BE, JAUREGUI E, PERALTA E, CARRILLO G, 1992
Antigonorrhoeal activity of plants used in Guatemala for the treatment of sexually transmitted diseases. Facultad de Ciencias Químicas y Farmacia, Universidad de San Carlos, Guatemala, Guatemala.

14 Figueroa SL, 1992
Inhibición in vitro de Candida albicans por las plantas: Argemone mexicana, Bixa orellana, Lantana camara, Lippia alba, Sedum praealtum, Vicia fava, Chrysanthemum leucanthemum y Sida rhombifolia (Tesis). Facultad de Ciencias Químicas y Farmacia, Universidad de San Carlos, Guatemala, Guatemala.

15 BORTOLOZZI MAM, BITTENCOURT CF, CARDOSO SG, BORTOLOZZI, AV, 1988
Avaliacâo da atividade antibacteriana de Sida rhombifolia L.(Malvaceae). X Simpósio de Plantas Medicinais do Brasil, Panel 7/9. Abstr. No. 26. Sao Paulo, Brasil.

16 GOYAL MM, RANI KK, 1988
Effects of natural products isolated from three species of Sida on some Gram-positive and Gram-negative bacteria. J Indian Chem Soc 65(1):74-76.

17 HERRERA J, 1992
Determinación de parámetros farmacológicos usados en medicina tradicional popular en la Cuenca del Caribe. Informe TRAMIL. Dep. de Farmacología, Facultad de Salud, Universidad del Valle, Cali, Colombia.

18 PAZOS L, COTO T, CAIZA F, 2010
Irritación dérmica en piel sana de conejos, de las partes aéreas frescas de Sida rhombifolia. Informe TRAMIL. Laboratorio de Ensayos Biológicos LEBi, Universidad de Costa Rica, San Pedro, Costa Rica.

19 PAZOS L, COTO T, CAIZA F, 2010
Irritación ocular, en conejos, del macerado de hojas frescas de Sida rhombifolia. Informe TRAMIL. Laboratorio de Ensayos Biológicos LEBi, Universidad de Costa Rica, San Pedro, Costa Rica.

 

Décharge

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