Cinnamomum verum

nom scientifique : 
Cinnamomum verum J. S. Presl
synonyme : 
Cinnamomum zeylanicum Blume
Famille : 

Distribution géographique

Originaire d'Asie tropicale, cultivé dans les régions tropicales.

Description botanique

Arbre de 8-15 m, dont l'écorce est très aromatique. Feuilles opposées et sous-opposées, pouvant atteindre 15 cm, nettement trinervées depuis la base et presque jusqu'à la pointe, à la surface brillante, glabres, ovées à elliptico-lancéolées, arrondies à la base. Fleurs blanches-jaunes en panicules tombantes. Fruits de 1,7 cm terminés en pointe.

Voucher(s)

Slane,528,SLNH
Jiménez,1509,JBSD

diarrhée :

écorce, décoction, voie orale1

vomissement :

écorce, décoction, voie orale2-3

L'écorce (bâtons) de Cinnamomum verum constitue un condiment de consommation humaine relativement répandu.

Contre la diarrhée ou les vomissements :
Préparer une décoction avec 3 grammes de bâton d'écorce dans 2 tasses (½ litre) d'eau, faire bouillir pendant 10 minutes dans un récipient couvert. Laisser refroidir, filtrer et boire une tasse 2 fois par jour.

La dose quotidienne moyenne d'écorce pour adultes est de 2 à 4 grammes28.

Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.

Selon l'information disponible :

L'emploi contre la diarrhée et les vomissements est classé REC sur la base de l'usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL et l'information scientifique publiée.

En cas de diarrhée cet usage est considéré comme complémentaire à la réhydratation orale.

Si les vomissements ou la diarrhée persistent plus de 2 jours ou si l’état du patient se détériore (déshydratation avec langue sèche, pli cutané persistant, oligurie ou pleurs sans larmes) consulter un médecin immédiatement.

Eviter son ingestion en cas d'ulcère gastro-duodénal ou de gastrite, ou s'il y a des antécédents d'allergie à la plante.

En cas d'empoisonnement accidentel par ingestion d'huile essentielle ou d'une préparation la contenant, consulter un médecin.

Ne pas employer avec des enfants de moins de 8 ans, ni avec des femmes enceintes (risque d'avortement) ou allaitantes.

Ne pas utiliser plus de 3 jours consécutifs.

Travail TRAMIL19
L'extrait aqueux (décoction) lyophilisé d'écorce, administré par voie orale, à 10 souris Swiss mâles (2 g/kg/jour) 5 jours par semaine (20 administrations), observés 7 jours après la fin du traitement, a provoqué la mort d'un animal 8 jours après la première administration après avoir présenté des signes de déshydratation 3 jours avant sa mort. Durant les 11 premiers jours, on a observé sur 90% des animaux un effet dépresseur : diminution de la réaction d'alarme, de l'activité motrice, piloérection et perte de poids). A partir du 12ème jour, les animaux ont récupéré sans manifestations de toxicité jusqu'à la fin de l'expérimentation. L'autopsie n'a montré aucune altération macroscopique des organes internes.

L'extrait aqueux d'écorce (1%) a montré une activité mutagène sur le modèle Salmonella typhimurium (5-10 picolitres/disque)20.

Les extraits aqueux d'écorce obtenus avec de l'eau chaude ou par macération aqueuse (50 mg de solides totaux/disque) ont été négatifs sur le modèle de mutagénicité in vitro avec Bacillus subtilis H17 (rec +) et M45 (rec -). L'écorce crue et les résidus solides de ces deux extractions ont été mutagènes21.

Les extraits aqueux et alcoolique de l'écorce (50 µg/mL) in vitro ont induit une activité mitogénique, sur culture de tissus de lymphocytes11.

L'extrait éthanolique d'écorce (0,5, 1 et 3 g/kg) par voie orale sur la souris, n'a pas provoqué de signes évidents de toxicité ni de mort. Le même extrait administré quotidiennement pendant 90 jours (100 mg/kg) a induit une diminution du poids du foie et des niveaux d'hémoglobine, une augmentation du poids des organes reproducteurs ainsi que du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes22.

L'extrait aqueux d'écorce (1%) par voie orale au chien a provoqué une irritation de la muqueuse gastrique, l'extrait salin à 0,66% n'a pas induit cette réaction23.

L'extrait alcoolique (40 mg/2/jour/4 semaines/personne), administré par voie orale à 11 femmes et 4 hommes au cours d'un essais contrôlé, 7 femmes et 1 homme ayant reçu un placebo, a été bien toléré et n'a pas montré d'effet toxique, seulement 5 personnes ont reporté des effets secondaires mineurs24.

Quatre essais sur l'humain (2 essais aléatoires, un essai contrôlé et un essai pilote) n'ont pas montré d'effet toxique25.

Le contact répété avec l'écorce peut entraîner des réactions allergiques (dermatite de contact)26-27.

On ne dispose pas d'information garantissant l'innocuité de son emploi médicinal avec des enfants ni avec des femmes enceintes ou allaitantes.

L'écorce a été amplement étudiée et contient, entre autres composants, de l'huile essentielle (1-4%) : cinnamaldéhyde (65-90%), eugénol (4-10%), caryophyllène, linalol, l-phellandrène, p-cymène, furfural, acétate d'eugénol, alcool cinnamique et cinnamylique, méthyl-eugénol, benzaldéhyde, cinnamaldéhyde, acétate de cinnamyle; des tanins, des sucres, des coumarines, de la gomme, des résines, des diterpènes : cinceylanine et cinceylanol4-5.

Analyse proximale pour 100 g de l'écorce6 : calories : 305; eau : 11,8%; protéines : 3,1%; lipides : 1,2%; glucides : 80,6%; cendres : 3,3%; calcium : 470 mg; thiamine : 0,02 mg; riboflavine : 0,07 mg; niacine : 0,7 mg.

L'extrait alcoolique d'écorce a montré une activité antihelminthique in vitro contre Ascaris lumbricoides7.

L'extrait éthanolique (80%) d'écorce a induit un effet antinociceptif dose dépendant sur la souris, dans les modèles de contorsions induites par acide acétique intrapéritonéal8.

On attribue à l'écorce une activité antifongique, antibactérienne9-10, nématicide11-12 et anticonvulsive13-14.

L'huile essentielle a provoqué une activité myorelaxante, dans les modèles expérimentaux de muscle lisse de trachée (DE50 = 41 mg/L) et d'iléon isolés de cobaye (DE50 = 12 mg/L)5. On attribue à l'huile essentielle un effet antiviral, carminatif, astringent, antiseptique4, antibactérien, antifongique15, anesthésique local, œstrogénique et relaxante sur le muscle lisse16-18.

Pharmacopée: 

Ed.3

Références :  

1 CHARLES C, 1988
TRAMIL survey. Movement for Cultural Awareness MCA, Roseau, Dominica.

2 WENIGER B, ROUZIER M, 1986
Enquête TRAMIL. Service Oecuménique d'Entraide SOE, Port au Prince, Haïti.

3 GERMOSÉN-ROBINEAU L, GERÓNIMO M, AMPARO C, 1984
Encuesta TRAMIL. enda-caribe, Santo Domingo, Rep. Dominicana.

4 LEUNG A, 1980
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5 NAMBA T, KIKUCHI T, MIKAGE M, KADOTA S, KOMATZU K, SHMIZU M, TOMIMORI T, 1987
Studies on the natural medicinal resources from Sri Lanka (1). On anatomical and chemical differences among each grade of Cinnamomi veri cortex. Shoyakugaku Zasshi 41(1):35-42.

6 DUKE JA, ATCHLEY AA, 1986
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8 ATTA AH, ALKOFAHI A, 1998
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9 SHARMA A, GHANEKAR AS, PADWAL-DESAI SR, NADKARNI GB, 1984
Microbiological status and antifungal properties of irradiated spices. J Agric Food Chem 32(5):1061-1063.

10 GEORGE M, PETALAI K, 1949
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11 NAMBA T, SAWA K, GEWALI MB, HATTORI M, NARUSE Y, KAGAMIMORI S, 1989
Studies on development of immunomodulating drugs (II). Effect of Ayurvedic medicines on blastogenesis of lymphocytes from mice. Shoyakugaku Zasshi 43(3):250-255.

12 KIUCHI F, NAKAMURA N, MIYASHITA N, NISHIZAWA S, TSUDA Y, KONDO K, 1989
Nematocidal activity of some anthelmintic traditional medicines and spices by a new assay method using larvae of Toxocara canis. Shoyakugaku Zasshi 43(4):279-287.

13 SUGAYA E, ISHIGE A, SEKIGUCHI K, IIZUKA S, SUGIMOTO A, YUZURIHARA M, HOSOYA E, 1988
Inhibitory effect of a mixture of herbal drugs TJ-960 (SK) on pentylenetetrazol-induced convulsions in mice. Epilepsy Res 2(5):337-339.

14 SUGAYA E, ISHIGE A, SEKIGUCHI K, IIZUKA S, ITO K, SUGIMOTO A, ABURANDA M, HOSOYA E, 1988
Inhibitory effect of TJ-960 (SK) on pentylenetetrazol-induced EEG power spectrum changes. Epilepsy Res 2(1):27-31.

15 RAHARIVELOMANANA PJ, TERROM GP, BIANCHINI JP, COULANGES P, 1989
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20 SIVASWAMY SN, BALACHANDRAN B, BALANEHRU S, SIVARAMAKRISHNAN VM, 1991
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23 SÁNCHEZ-PALOMERA E, 1951
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24 NIR Y, POTASMAN I, STERMER E, TABAK M, NEEMAN I, 2005
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25 NATURAL STANDARD MONOGRAPH 2007
Cinnamon (Cinnamomum spp.). www.naturalstandard.com (12jan2012)

26 SEETHARAM K, PASRICHA J, 1987
Condiments and contact dermatitis of the finger-tips. Indian J Dermatol Venereol Leprol 53(6):325-328.

27 STAGER J, WUTHRICH B, JOHANSSON S, 1991
Spice allergy in celery-sensitive patients. Allergy 46(6):475-478.

28 World Health Organization, 1999
Cortex Cinnamomi. WHO monographs on selected medicinal plants. Vol. I.
Geneva, Switzerland: WHO. pp95-104.

Décharge

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